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Body Sculpting

26 août 2013

Be A Spartan ! (CON-MAN)

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22 août 2013

Kalos Sthenos

"I

La force. Elle a sa beauté. Sa virilité. Elle est un feu ardent né de cendres étoilées. Elle se nourrit de courage et de passion. Elle donne aux hommes une valeur qu’ils n’avaient pas à leurs premières heures. Elle est conquise avec sueur, discipline et ardeur. Sa puissance fait le bonheur des uns et le malheur des autres. Elle ne cesse jamais de demander dévotion et attention, commandant à être toujours plus affutée.

La force se brandit telle une arme devant l’ennemi. Elle attire la convoitise de ceux qui ont besoin de protection, éloigne les faibles et les couards, défie les puissants et brise les cœurs malhonnêtes. La force est nue. Elle ne s’habille pas d’artifices. Elle se tient comme pilier de la vérité, toujours prête à se dresser. Elle s’abrite chez ceux qui ont une destinée. À eux, l’honneur de l’apprivoiser.

II

Le combat fait rage à l’intérieur de chaque homme et de chaque femme. La force, toujours s’attaque à la faiblesse et laisse dans le regard de ceux qui y survivent, la marque de l’allégresse. Et une faille. Une lueur. Une flamme. La forge de l’âme. Le fort s’y tient au-dessus tandis que le faible y plonge, déchu par son manque de hargne. Ses yeux, d’abord furieux, se voilent de colère, puis de haine et enfin de peur. Certains en réchappent et déploient leurs ailes vers les hauteurs. Tandis que d’autres y restent pour l’éternité, abandonnant leur toute dernière fierté.

L’abandon est un poison qui vainc de nombreux hommes. Un des nombreux qui tentent de désarçonner l’équilibre physique et mental du guerrier. Un esprit sain dans un corps sain ! La détermination est toujours règle d’or pour qui veut aboutir à la réalisation de ses rêves.

À l’heure où la facilité est devenue monnaie courante dans la société moderne, il me faut rappeler et témoigner des dangers qui surviendront un jour et perturberont les journées bien tranquilles de milliers d’hommes et de femmes. Ils n’auront pas la politesse de toquer à la porte ni celle de vous prévenir de leur arrivée. Non, ils fracasseront les portes de vos maisons et vous laisseront sans défense face à leur volonté. 

III

Peut-être devrais-je d’abord rappeler les sacrifices faits par nos ancêtres. Ceux-là mêmes qui ont perpétué nos lignées au prix de leur épée. Animé par le courage et par le sens du dévouement, ils ont protégé leurs maisons et leurs terres d’un envahisseur, non pas venu conquérir, mais détruire !

Horrible fut la bataille des Portes Chaudes ! Glorieuse la mort des 300 ! Et ô combien marquante et sanglante la longue marche pour la liberté des gladiateurs d’une Rome déshonorée ! De tels gestes résonnent encore aujourd’hui comme un écho à l’abris de l’épreuve du temps. La force quand elle s’incarne, parle à travers les actes de ceux qui l’ont en elle. Et ceux-ci s’envolent dans l’éternité.

IV

Autrefois, il était nécessaire d’être fort si l’on voulait survivre à la cruauté du monde. Il fallait développer des qualités qui puissent vous distinguer du commun de la mortalité. Les plus grands étaient formés aux beautés des arts. Du corps et de l’âme, ils étaient les phares ! Mais aujourd’hui, beaucoup de choses ont changé. Tout est fait pour que la vie soit aisée. La difficulté, parfois, pointe son nez, mais on la dédaigne au profit de la télé.

C’est dans cette atmosphère que je suis né. Que j’ai grandi et travaillé. Comme tous, je suis allé à l’école, comme tous, j’ai fait mes heures de colles. Mais un manque ne cessait de me dévorer l’âme. Et de tortures en tortures, je me suis mis à rêver. Non pas d’un château où tout serait donné mais d’un royaume qu’il faudrait conquérir parcelles par parcelles, quelque chose de mérité. Un royaume dont la puissance serait le gage de ma victoire. Une terre de félicité. C’était un beau rêve, un rêve de guerrier… Mais j’étais faible, abruti par la société, dominé par sa volonté. J’étais l’exemple même de la banalité. Je ne faisais que rêver.

Jour après jour, nuit après nuit. Le même rêve revenait. Je me contemplais dans un miroir et j’y voyais le reflet de ce monde. Décrépi, fatigué, déprimé. Vision d’horreur qui ne cessait de me hanter ! Vision que je ne pouvais affronter… Je me suis alors agenouillé, empreint de honte et de mélancolie, et je me suis mis à pleurer. Et c’est ainsi que ma vie continua, emportée par la spirale de la négativité.

Jusqu’au jour où je l’ai rencontré.

V

Il était comme une statue grecque mais gravé dans la chair. Ses yeux brillaient comme un feu impossible à éteindre. Il tenait dans sa main droite une lance tachée de sang et dans sa gauche, un bouclier marqué par le fer des ans. Son corps, sculpté par l’effort, luisait de l’aura des hommes forts. Un geste furtif de sa part et je vis apparaître sur sa peau nue des entrelacs bleus, rouge et or, faisant de son corps un véritable livre de sorts.

Il se tenait dans un champ de blé, devant les montagnes et sous les nuages de l’été. Son regard ne portait nulle part ou vers un lieu que seul lui pouvait voir. Il semblait tout droit sorti d’un rêve. Était-ce le cas ? Peut-être. Je me souviens pourtant de son nom et de ses paroles. Deux mots qui me blessèrent plus que tout.

Tu peux, m’avait-il dit. Une simple pensée qui fit éclater les limbes de ma volonté. Un feu d’artifice avait soudain été lancé, illuminant, tailladant, destroyant les recoins de ma cervelle atrophiée. L’impossible devenait possible. La mort elle-même, n’était plus ce pâle cavalier fomenteur de terreurs inavouées ! Mais un cavalier digne de respect.

Je sursautai soudain et émergeai plein de sueur dans un lit douillet. Je m’épongeais le front avant de me lever et de marcher automatiquement vers la salle de bain. Je poussai la porte et m’avançais dans la pénombre de la pièce. Je fis couler l’eau du robinet et ne remarquai pas les marques habillant ma peau, visibles dans le miroir, au-dessus de moi. Je jetai un regard vers le réveil électronique. 3h00. Je soupirai. Impossible de me rendormir. Qu’à cela ne tienne ! J’attrapai un short que j’enfilais en vitesse, mis des baskets aux pieds et dévala l’escalier de l’immeuble.

VI

La ruelle était sombre. Les étoiles étaient voilées, la lune cachée. La nuit étendait son royaume partout où elle le souhaitait. L’air était doux, vivifiant. En vérité, quel délice une promenade à la nuitée. Mais je n’étais pas là pour marcher. Je m’échauffais tant bien que mal avant de laisser mes jambes courir à un rythme régulier. La course commençait et avec elle, une longue journée.

Le souffle haletant avec peine après seulement quelques petites minutes. Le corps baigné de sueur et les yeux vitreux, la tête nauséeuse, je crachais sur le sol, dégouté. Mon corps ne suivait pas ma volonté. Loin de me décourager, je compris vite qu’il me fallait un plan. Créer une discipline pour installer le progrès. Une discipline à l’image de ma volonté de gagner.

Car le corps a sa mémoire propre. Son intelligence."

 

KALOS STHENOS, sous droits d'auteur.

Petit texte de fiction présentant une ébauche de philosophie de la force écrit par moi.

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